Vieux-Montréal amour et coup de foudre

2 juillet 2015

source : Pierre Deschêne, collaboration spéciale
La Presse, 7 décembre 2013

Les fenêtres de plain-pied et en demi-cercle constituent l’élément fort de l’architecture. S’offre au regard, une véritable forêt de tours qui donnent
l’impression d’être au cœur de la vie urbaine. Malgré toute l’activité ambiante, l’appartement est étonnamment silencieux. L’impressionnant luminaire est
exclu de la vente, mais on pourrait en négocier l’achat.

Les questions immobilières sont souvent plus à saveur humaine que financière. On achète parfois parce qu’on a un coup de foudre, pas parce que le prix est alléchant. Antonio T reminio l’illustre bien et d’une manière encore plus surprenante. Ce jeune homme, originaire du Nicaragua, a fait des études en Ontario et a amorcé une fructueuse carrière à Wall Street. Lors d’un party en 1993 à New York, il tombe amoureux d’une Argentine, Maria-Laura Gomez, qui fait des études en droit. Quelques années plus tard, lors de vacances au Costa Rica, le couple décide de s’établir au Canada. Ils débarquent à Toronto et songent à l’Ouest, mais finissent par atterrir à Montréal. Cette fois, le coup de foudre est pour la culture, la cuisine et… le Vieux-Montréal; ils aiment aussi le côté cosmopolite de la métropole. Ils choisissent d’acheter au Phénix Notre-Dame, un immeuble de 18 étages construit depuis un an seulement, où ils ont l’impression d’être au cœur de l’action. Ils aiment le côté sécuritaire de cet ensemble immobilier, de même que la manière dont on le gère. Ce facteur est important pour eux qui n’ont aucune parenté en ville et connaissent encore peu de gens. Ils n’occupent pas leur condo très longtemps, car celui d’à côté est à vendre. Antonio et sa femme se mettent à discuter de leur prochain petit nid, car Maria-Laura est à la veille d’accoucher de Milena. Avec des promoteurs-designers, complices et amis, François Simard et Yan Brichler, ils dressent des plans, choisissent des matériaux, bref, réaménagent les lieux pour leur donner une personnalité, ce qui manquait cruellement, au dire du propriétaire. Deux ans plus tard, c’est au tour de la petite Daria de se pointer le nez.

La vie de la petite famille coule doucement entre ciel et terre, loin des ponts, mais près de l’aéroport qu’il faut parfois fréquenter pour le travail. Maman joue du piano dans le salon où l’on voit encore le mur capitonné, recouvert de tissu en soie rouge, qui isole le son des voisins et assure une meilleure sonorité. Elle donne le bain aux fillettes dans l’évier de la cuisine, un étonnant modèle, très long et à trois profondeurs différentes. Le papa rappelle ces moments avec beaucoup d’émotion. Il apprécie la vie, lui qui a connu la guerre dans son enfance. Son appartement est son chez-soi, une partie intime et réconfortante de son existence. Récemment, son travail l’a amené à accepter un mandat de deux ans dans le pays qui l’a vu naître. La copropriété a donc été mise en location, puis en vente. Lorsque la mission sera terminée en Amérique centrale, Antonio et Maria-Laura vont revenir à Montréal, au même endroit, cette fois dans un appartement-terrasse beaucoup plus grand qu’ils ont déjà acquis. Curieusement, notre financier se fait encore une fois attendrissant lorsqu’il affirme qu’il ne souhaite pas… vendre son condo ! Comme si on lui arrachait une partie de ce qu’il a créé et de ce qu’il a vécu là. Il songe à ce futur espace qu’il trouve déjà trop vaste. Vraiment, on a affaire à un romantique pour qui, amour rime avec famille, et coup de foudre avec nostalgie.

Ici encore la pièce présente des angles inattendus, mais il reste suffisamment d’espace pour disposer d’une commode et d’un canapé.
Cette chambre à coucher, traitée comme une suite, possède deux vestiaires et une salle de bains. Elle est dotée de portes françaises
qui isolent cette section du reste du condo. Du lit, on plonge visuellement sur l’élégante rue McGill. À noter, la fenêtre qui s’ouvre, fait
rare dans les gratte-ciel.

Située dans la portion Faubourg aux Récollets du
Vieux-Montréal, la tour a séduit les propriétaires par
son emplacement central ; le charme du quartier leur a
provoqué un coup de foudre. L’unité visitée profite à la
fois d’une portion arrondie et d’un balcon.

La cuisine offre une vue sur le salon et la ville, ce qui rend agréable la préparation des repas.
L’îlot, avec son marbre italien, prend toute la vedette et on s’y attarde volontiers sur les
tabourets pour échanger. Au sol, les lames du parquet à deux tons sont posées à la diagonale.

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